Description
Cette œuvre de Ronald Thibert a été réalisée pour le Musée Louis-Hémon en 1986 dans le cadre de la Politique d'intégration des arts à l'architecture et à l'environnement. L'artiste nous offre ici une interprétation personnelle du roman Maria Chapdelaine de Louis Hémon où il matérialise la pression morale et les contraintes imposées aux femmes au début du 20e siècle.
- Les blocs de granit noir évoquent la forêt sombre et hostile encerclant la maison et les terres de la famille Chapdelaine. Ils symbolisent les contraintes et l'oppression quotidienne exercées sur les personnages féminins.
- Enserrée par les blocs de granit, la pièce d'aluminium pliée représente les sillons de terre labourée des quelques champs défrichés par la famille Chapdelaine.
- Enfin, comprimée entre les blocs de granit évoquant l'oppression, la pièce centrale représente à la fois les sillons de terre retournée et une vulve. Cette pièce symbolise en plus les rideaux de fenêtres par lesquelles les personnages féminins regardent dans l'espoir de se libérer des contraintes de leur vie.
Derrière la pièce centrale, on retrouve la citation "Quelques champs enserrés par l'énorme bois sombre" tirée de Maria Chapdelaine.
Femme et Terre est un bon exemple de l’impact que peut avoir l’art sur les émotions et les opinions des spectateurs. De par le caractère sexuel qui s'en dégage à première vue, elle a été rebaptisée par la population régionale « l'hymen à Maria » suite à une controverse médiatique qui eut lieu en 1987.
Biographie de l'artiste
Artiste sculpteur et professeur d'art, Ronald Thibert est né à Saint-Édouard de Napierville le 18 janvier 1942. Il a fait ses études à l’École des Beaux-arts de Montréal et a obtenu une maîtrise en arts plastiques de l’Université Concordia.
Profondément inspiré par le travail de l'acier et du bois, l'artiste a légué la majorité de ses œuvres à des collections artistiques prestigieuses à travers le pays, dont celles du Musée d'art contemporain de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec à Québec et du Conseil des Arts du Canada.
En plus d'une carrière de sculpteur prolifique, il a contribué activement à l'éclosion de talents artistiques au Saguenay en participant à la mise sur pied de différentes initiatives culturelles : le module des arts de l'Université du Québec à Chicoutimi, le Conseil régional de la culture (Culture Saguenay-Lac-Saint-Jean), le centre d'artistes Espace Virtuel (Centre Bang), etc.
Ronald Thibert est décédé le 31 mars 2016 à Saguenay. Il a laissé une empreinte significative dans le paysage culturel de la région, qu'il a marqué par l'universalité de ses questionnements : la vulnérabilité humaine et les conséquences du temps sur le monde matériel.