Le coin lecture

Le conte de la chasse-galerie berce notre imaginaire collectif du temps des fêtes depuis fort longtemps. En fait, bien qu’elle tire ses origines d’une vieille légende française, la version qui nous est la plus familière nous vient de Honoré Beaugrand qui la publia dans le journal La Patrie, le 31 janvier 1891.

On y retrouve un groupe de bûcherons, isolés dans le fin fond du bois, qui fait un pacte avec le diable pour aller retrouver leur bien-aimée le soir de la veille du jour de l’an. Ils feront le voyage à bord d’un canot d’écorce volant, mais en aucun temps ils ne devront invoquer Dieu ou s’approcher du clocher d’une église sous peine de perdre leur âme.

Dans La griffe du diable, Roger Cantin reprend ce grand classique en y ajoutant une profondeur qui est franchement la bienvenue. Celui à qui l’on doit notamment les scénarios des films La guerre des tuques et Matusalem, nous offre ici une version légèrement plus horrifique et imagée de cette incontournable histoire folklorique.

Samuel Dupras, responsable de l’action culturelle au Musée Louis-Hémon

On écoutait MusiquePlus, écrit par Marie-Josée Gauvin, est une série en trois tomes remplie d’anecdotes, de nostalgie et d’amitié ! On y suit le parcours de quatre filles — Sophie, Catherine, Rebecca et Emmanuelle — à travers leurs vies, leurs amours, leurs embûches, et surtout, leur précieuse amitié.

L’histoire se déroule entre les années 1990 et 2000. Si vous êtes de cette génération, vous y reconnaîtrez sans doute de nombreuses références à la musique et au cinéma de l’époque ! Le récit prend place à Dolbeau-Mistassini, et si vous êtes originaire de cette ville, vous vous reconnaîtrez facilement dans les décors et les situations. On y parle souvent des restaurants, du centre d’achats, des bars et des écoles — de quoi raviver bien des souvenirs !

J’ai adoré cette série de livres, notamment parce que les personnages sont attachants et que l’écriture est fluide et accessible. Le roman est rédigé en québécois, avec plusieurs expressions bien d’ici, ce qui le rend encore plus authentique.

Je vous recommande vivement cette trilogie : les trois tomes sont excellents !

Jérémy Gauthier, guide-interprète au Musée Louis-Hémon

Ce roman captivant nous plonge dans l’histoire de Shi Yu, une jeune fille qui travaille dans une auberge en 1770 à Canton, en Chine. Maltraitée et battue par le propriétaire, elle décide de prendre son destin en main après une rencontre surprenante.

Shi Yu devient une experte en arts martiaux et se transforme en une légendaire pirate surnommée Lame Volante. Le récit suit son parcours depuis ses 6 ans jusqu’à ses 46 ans, offrant une aventure palpitante remplie de combats, de trahisons et de batailles épiques. Shi Yu est un exemple inspirant de femme forte, démontrant que courage et détermination peuvent surmonter les obstacles les plus difficiles. Le personnage de Shi Yu est basé sur Ching Shih, une célèbre pirate chinoise du XVIIIe siècle, ce qui ajoute une dimension historique fascinante à l’histoire.

Si vous aimez les histoires de pirates, les aventures épiques et les personnages forts, La plus grande est fait pour vous. Ce roman vous transportera dans un monde où courage et intelligence sont les clés de la survie. Parfait pour les jeunes lecteurs en quête de dépaysement !

Michelle Tremblay, directrice générale au Musée Louis-Hémon

Je devais avoir environ 13 ou 14 ans lorsqu’un de mes oncles m’a offert pour mon anniversaire une boîte remplie de romans Bob Morane datant des années 1950-1960, des vieilles éditions Marabout Junior à bande jaune qui sentaient un peu le grenier et l’humidité.

Moi qui ai toujours eu un goût prononcé pour les « vieilles affaires », autant vous dire que cette simple boîte fût un véritable coffre aux trésors. J’étirais mes soirées jusqu’aux petites heures du matin, incapable de m’arrêter de dévorer les aventures de celui qui allait rapidement devenir mon héros préféré. Un héros aux nerfs d’acier, toujours prêt à défendre veuves et orphelins. Un héros comme il ne s’en fait plus qui a roulé sa bosse partout dans le monde et qui aura su me faire voyager avec lui à chaque fois, le temps d’un roman.

Dans Terreur à la Manicouagan, Henri Vernes plonge son personnage Bob Morane et son fidèle ami Bill Ballantine dans le Québec des années 1960 en pleine révolution tranquille. C’était non seulement l’époque où les fans des Canadiens jetaient des « cennes noires » devant les buts de leur gardien pour faire trébucher les joueurs de l’équipe adverse, mais c’était aussi l’époque du plus grand chantier hydroélectrique de la planète : Manic-5.

Alors qu’une mystérieuse organisation terroriste, appelée le S.M.O.G., tente de saboter le chantier, Bob Morane et ses alliés risqueront leur vie pour empêcher ces attaques. Avec son style dynamique et ses descriptions évocatrices, Henri Vernes nous entraîne ici dans une atmosphère où la tension ne cesse de monter et où l’aventure et le mystère se mêlent dans une intrigue captivante. Franchement un bon Bob Morane !

Pour en apprendre davantage sur ce personnage incontournable de la littérature d’aventure jeunesse, venez visiter cet été l’exposition « BOB MORANE, LES ÉDITIONS MARABOUT ET LE QUÉBEC » au Musée Louis-Hémon !

Samuel Dupras, responsable de l’action culturelle au Musée Louis-Hémon

Bob Morane et Bill Ballantine survolent la Sibérie en avion. L’appareil traverse une étrange nappe verte d’apparence gazeuse puis heurte subitement une indéfinissable créature ailée. C’est la catastrophe. L’avion s’écrase et nos amis se retrouvent dans une région aride nappée de brume verte. À proximité, le campement d’archéologues qui explorent les souterrains d’une ancienne cité avec l’aide d’une tribu tongouse. De nombreux squelettes de brontosaures sont dispersés dans les profondes galeries.

Les choses se gâtent : la brume verte adopte des comportements étranges et s’agglutine autour des ossements des sauropodes. Les ouvriers tongouses s’éclipsent, leur sorcier part en guerre contre les archéologues, les brontosaures semblent revenir à la vie et le brouillard verdâtre lui-même se transforme en menace…

Comment se terminera cette aventure pleine de rebondissements inattendus, de mystères et de suspens ? Bien malin qui pourra le dire sans l’avoir lue ! L’auteur de cette aventure, Henri Vernes, excellait dans les descriptions courtes et précises. Il savait mettre en place les décors de chaque scène et nous amener à les imaginer.  Nous sommes servis à souhait avec La vapeur du passé.

Pour en apprendre davantage sur ce personnage incontournable de la littérature d’aventure jeunesse, venez visiter cet été l’exposition « BOB MORANE, LES ÉDITIONS MARABOUT ET LE QUÉBEC » au Musée Louis-Hémon !

Yves Trépanier, président du Club Bob Morane du Québec

Les enfants du large de Virginia Tangvald est un récit captivant. L’auteure nous offre une exploration profonde et émouvante de son histoire personnelle, réussissant à transporter le lecteur au cœur de son récit. On y découvre un contraste désarmant entre la simplicité de son écriture et les événements qu’elle raconte.

Née à bord du bateau de son père, le célèbre navigateur Peter Tangvald, Virginia n’a aucun souvenir de lui, car sa mère s’est enfuie avec elle lorsqu’elle était bébé. Elle se lance dans une enquête minutieuse pour retracer les pas de son père et de sa famille. À travers des lettres, des carnets, des journaux de bord et des témoignages, elle cherche à lever le voile sur les secrets de son père et à comprendre pourquoi la mort semble poursuivre sa famille.

D’ailleurs, Virginia Tangvald, également réalisatrice, a fait un documentaire du même nom que son premier roman. Vous pouvez le trouver sur le site de l’ONF : https://www.onf.ca/film/les-enfants-du-large/

Michelle Tremblay, Directrice générale au Musée Louis-Hémon

Avec La symphonie des monstres, l’incomparable Marc Levy lance un cri d’alarme humanitaire concernant le programme de déportation d’enfants ukrainiens orchestré par Maria Lvova-Belova, une proche collaboratrice de Vladimir Poutine, lors de l’invasion russe.

Ancré dans le réel, ce récit nous rappelle inévitablement l’horreur des pensionnats autochtones et des conséquences désastreuses du déracinement forcé et de l’endoctrinement des générations futures.

Sur fond de guerre et de déchirement, où règne parfois un lourd sentiment d’impuissance, La symphonie des monstres va bien au-delà de ce grand drame humanitaire. Il s’agit d’un objet de résistance, un hymne à l’espoir et à l’entraide, un cri de ralliement, un récit profond où chaque geste compte pour contrecarrer les menaces de l’oppresseur.

Enfin, c’est avec émotion que nous souhaitons dédier cette suggestion de lecture à la mémoire de notre très cher ami Pierre Bordeleau qui nous a quitté récemment. Membre fidèle du club de lecture depuis ses débuts, nous lui sommes profondément reconnaissant(e)s de son dévouement indéfectible et d’avoir insisté pour intégrer à notre programme ce merveilleux ouvrage. Son dernier cadeau littéraire restera comme un témoignage de sa grande sensibilité, de sa soif de connaissance insatiable et de son goût aventurier pour la littérature engagée.

Le club de lecture de la bibliothèque Hélène-Laliberté à Péribonka

Je vous ai déjà présenté Confessions animales de l’auteur Serge Bouchard. Cette fois-ci, je vous propose une autre de ses œuvres, coécrite avec Marie-Christine Lévesque : Ils étaient l’Amérique. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il me semble important de mentionner que ce troisième tome de la série 𝘋𝘦 𝘳𝘦𝘮𝘢𝘳𝘲𝘶𝘢𝘣𝘭𝘦𝘴 𝘰𝘶𝘣𝘭𝘪𝘦́𝘴 a vu sa réalisation marquée par le décès de ses deux auteurs.

Que savez-vous des peuples qui habitaient l’Amérique avant l’arrivée des Européens ? Souvent oubliés dans les récits historiques, les Autochtones ont vécu des transformations profondes et tragiques à la suite de la colonisation. Leur langue, leur mode de vie et leurs croyances différaient radicalement de ceux des Européens, rendant la rencontre entre ces deux mondes profondément complexes.

Dans ce livre, il est bien sûr question de figures historiques comme Christophe Colomb, Jacques Cartier et Samuel de Champlain, mais pas sous l’angle glorifiant auquel nous sommes habitués. Les véritables héros de cette histoire sont Donnacona, Anadabijou, Pontiac, Membertou et bien d’autres personnalités marquantes de l’Amérique, dont les histoires ont été largement méconnues. Ces personnages n’ont pas laissé d’écrits, leur tradition reposant principalement sur la transmission orale.

Trahison, enlèvements, maladies, religion : Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque abordent ces thèmes avec rigueur et sensibilité. À travers une série de courts textes accessibles, ils nous offrent une perspective essentielle et souvent bouleversante sur l’histoire de ce continent.

C’est pour toutes ces raisons que je vous recommande vivement Ils étaient l’Amérique.

Jérémy Gauthier, guide-interprète au Musée Louis-Hémon

Pour rigoler, il faut se mettre dans la peau de Nathalie, 40 ans, de St-Charles-Borromée, aimant la routine et l’anonymat.

Voilà qu’elle participe à un concours dans le but de gagner le 3e prix : un BBQ super équipé!

Malheureusement, elle remporte plutôt le 1er : un voyage en Italie…

Avec l’humour et la dérision de Dompierre, vous aurez droit à la version trash de Mange, prie, aime.

Louise Hébert, lectrice passionnée

Découvrez l’univers fascinant de Ada ou la beauté des nombres de Catherine Dufour. Ce roman biographique retrace la vie d’Ada Lovelace, pionnière de l’informatique, dont l’autrice réussit à capturer l’essence de cette figure historique avec une narration immersive et poignante. Une lecture incontournable pour toutes personnes qui s’intéressent aux figures marquantes de l’histoire des sciences et de l’informatique.

Née en 1815, Ada est la fille du célèbre poète Lord Byron. Malgré une enfance marquée par la maladie et une éducation stricte, Ada développe une passion pour les mathématiques. À 25 ans, déjà mère de trois enfants, elle rencontre Charles Babbage, inventeur de la machine à calculer. Ada a l’intuition de ce qui deviendra l’informatique moderne et écrit le premier programme informatique au monde. Ses notes, en particulier celles sur le calcul des nombres de Bernoulli, sont considérées comme le premier programme informatique. Cela a jeté les bases de la programmation et de la conception des logiciels tels que nous les connaissons aujourd’hui !

Michelle Tremblay, directrice générale au Musée Louis-Hémon

Comme j’ai adoré son dernier roman Tata, que je vous ai d’ailleurs récemment suggéré, je me suis dit que j’allais lire son premier roman. Je vous invite à plonger dans l’univers touchant des Oubliés du dimanche de Valérie Perrin.

Ce roman offre une exploration de la mémoire, des secrets de famille et des relations intergénérationnelles. Perrin réussit à créer une atmosphère empreinte de nostalgie et de tendresse, transportant le lecteur à travers les vies entrelacées de ses personnages.

Le roman raconte l’histoire de Justine, une jeune aide-soignante de 21 ans qui travaille dans une maison de retraite appelée Les Hortensias. Elle vit avec ses grands-parents et son cousin depuis la mort de leurs parents dans un terrible accident. Justine se lie d’amitié avec Hélène, une centenaire résidente de la maison de retraite, qui partage avec elle ses souvenirs et ses secrets.

Le petit-fils d’Hélène, voyant que Justine connaît mieux sa grand-mère que lui, demande à l’aide-soignante d’écrire l’histoire de sa grand-mère. À travers les échanges avec les résidents, Justine découvre des vérités cachées sur sa propre famille et sur les résidents de la maison de retraite.

Une lecture divertissante et touchante.

Michelle Tremblay, directrice générale au Musée Louis-Hémon

La diaspora des Desrosiers est certainement une autre merveille de Michel Tremblay. Tellement bien écrite, colorée et touchante à souhait !

L’histoire précède Les chroniques du Plateau Mont-Royal. On y retrouve Nana, l’universelle Grosse Femme d’à côté, qui quitte sa Saskatchewan pour aller retrouver sa mère à Montréal et qui devra survivre à sa nouvelle vie urbaine tumultueuse, si éloignée des champs paradisiaques de son enfance.

Une aventure intime en neuf petits livres au cœur de nos malheurs et de nos joies quotidiennes. On referme le dernier et on s’ennuie déjà de cette si belle famille.

Louise Hébert, lectrice passionnée

Je vous recommande vivement de découvrir l’univers fascinant de L’Amérique ou le Disparu de Réal Godbout. Cette adaptation graphique du roman inachevé de Franz Kafka offre une exploration satirique du rêve américain et des défis de l’immigration.

Une lecture incontournable pour ceux qui s’intéressent aux œuvres littéraires classiques mais qui n’ont pas nécessairement le temps de lire les œuvres complètes.

Personnellement, je trouve que le style de Kafka, avec ses situations étranges et absurdes, se prête bien au roman graphique. Les images peuvent vraiment faire ressortir l’atmosphère unique de ses récits.

On suit les aventures de Karl Rossmann, un jeune Pragois envoyé en Amérique après un scandale familial. À son arrivée à New York, il est confronté à une série de mésaventures et de rencontres improbables qui le mènent à travers une Amérique impitoyable. Karl, naïf et vulnérable, navigue dans un monde absurde où il est souvent malmené.

Toutefois, lorsque vous le lirez, pourrez-vous m’expliquer la fin… Je serais curieuse !

Michelle Tremblay, directrice générale au Musée Louis-Hémon

Écrite en 1667 par Jean Racine, Andromaque est une pièce de théâtre en cinq actes. Inspirée des événements qui suivent la guerre de Troie, elle a été présentée pour la première fois au château du Louvre le 17 novembre 1667.

Prise d’otages, complots, manipulation, folie et passion : on peut véritablement qualifier cette œuvre de tragédie.

Fait intéressant, Andromaque compte 1 648 alexandrins. Un alexandrin est un vers composé de 12 syllabes, ce qui témoigne du travail minutieux de Racine pour structurer son récit (même si, je l’avoue, suivre l’intrigue peut parfois être un défi !).

Pour une référence plus moderne des textes en alexandrins, je vous invite à réécouter Plus rien des Cowboys Fringants et à compter les syllabes de chaque vers.

Jérémy Gauthier, guide-interprète au Musée Louis-Hémon

« C’est la tempête depuis près d’une semaine. Le vent défigure les arbres et soulève la neige à mesure qu’elle tombe. On ne sait plus si les flocons arrivent du ciel ou montent du sol. »

L’histoire de ces chapitres, où l’épaisseur de la neige ne cesse d’augmenter et où se côtoient la force des êtres humains et celle de la nature, prend ses racines dans le roman Le fil des kilomètres du même auteur. On y retrouve ainsi le jeune mécanicien qui, après avoir traversé le pays victime d’une panne majeure d’électricité, se voit immobilisé dans un petit village à la suite d’un accident grave.

Prisonnier de son corps en convalescence et d’un hiver sans électricité et sans ressources, il se voit confier au soin de Matthias, un vieil homme étranger au village qui est lui-même forcé de rester sur place alors qu’il n’a qu’une chose en tête : retourner au plus vite en ville pour retrouver sa femme.

Huis clos aux allures apocalyptiques très efficaces, on y apprécie beaucoup l’étrangeté de ce duo improbable où se tisse une relation d’interdépendance entre le jeune mécanicien et le vieux Matthias.

Le poids de la neige est sans équivoque un face-à-face inquiétant, hostile, suspicieux, désespérant, à « vingt mille lieues sous l’hiver », mais pourtant bienveillant, protecteur et emmitouflant et amical.

Suggestion de lecture proposée par les membres du Club de lecture de la bibliothèque Hélène-Laliberté de Péribonka

Entrez dans l’univers délicieusement dérangeant de Thomas Owen avec La cave aux crapauds, « une ménagerie infâme, malodorante, grouillante, coassante, sans cesse choyée et suppliciée où la raison [des personnages] s’achève tout doucement de sombrer. »

À l’humour teinté de cynisme de l’auteur se mêle une fascination glaçante pour le surnaturel qui s’ancre dans la banalité du quotidien des personnages dont la vie vire vite au cauchemar et à l’étrange. Ici, le danger ne surgit jamais de face, mais bien de biais, se glissant crasseusement dans les interstices de leur réalité.

Avec un esprit tortueux digne de H.P. Lovecraft, l’auteur d’origine belge nous plonge dans une vingtaine de récits où la normalité vacille, où le familier devient étranger, et où l’horreur s’insinue avant même que vous en preniez conscience.

Amatrices et amateurs de frissons et de réflexions tordues, préparez-vous à entrer dans la cave… et peut-être à ne pas en ressortir tout à fait indemnes.

Mises de l’avant par les Éditions Marabout dans les années 1960-1970, les œuvres de Thomas Owen sont des incontournables du genre fantastique en français. Pour en apprendre davantage sur l’auteur et ses romans, visionnez ici l’excellente entrevue avec Jean-Baptiste Baronian réalisée par les Éditions Chloé des Lys : https://www.youtube.com/watch?v=difC2OBvRRU.

Samuel Dupras, responsable de l’action culturelle au Musée Louis-Hémon

Au-delà de mes innombrables cabanes dans les arbres, mes plus tendres souvenirs de jeunesse sont ancrés dans ces moments passés devant les « bonhommes animés » du samedi matin. Des Mystérieuses cités d’or, en passant par la Bande à Picsou, sans oublier Rémi sans famille et les Calinours. Mais s’il y a une série qui a marqué mon imaginaire et certainement influencé quelques costumes d’Halloween, c’est Sous le signe des Mousquetaires, adaptation jeunesse des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas.

Un beau grand roman de cape et d’épée que j’ai toujours eu envie de lire et sur lequel j’ai eu le bonheur de tomber récemment, au fond d’un rayon de livres usagés.

Contrairement à ma série d’animation jeunesse préférée, l’Homme au masque de fer est absent de l’intrigue (celui-ci apparaîtra toutefois dans Le Vicomte de Bragelonne, dernier volet de la trilogie des Mousquetaires écrite par Dumas), mais on y fait bien entendu la rencontre de l’infâme cardinal de Richelieu, personnage machiavélique légendaire auquel les trois mousquetaires et d’Artagnan devront se confronter.

On connaît l’histoire (mais la connaît-on vraiment?) : amour impossible, drame, trahison, aventure, intrigue politique, chevalerie, combats à l’épée. Tout y est ! Et moi qui croyais que Marabout ne publiait que des Bob Morane et des Sylvie dans les années 1950…

Un incontournable classique à (re)découvrir !

Samuel Dupras, responsable de l’action culturelle au Musée Louis-Hémon

Ce roman nous plonge dans un monde étrange et poétique. L’histoire suit Jacquemort, un psychiatre qui arrive dans un village pour aider les habitants à surmonter leurs troubles mentaux. Finalement, il aide plutôt Clémentine à accoucher de triplés. Le récit est rempli de personnages excentriques et de situations absurdes, typiques du style unique de Vian.

L’Arrache-Cœur est souvent considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de Boris Vian. Les lecteurs apprécient sa prose inventive et son exploration des thèmes de la folie, de l’amour et de la liberté. Bien qu’écrit en 1953, les thèmes abordés dans ce roman permettent de faire des parallèles avec notre monde actuel, ce qui porte à réflexion.

—Michelle Tremblay, Directrice générale au Musée Louis-Hémon

Bienvenue à Malpertuis. Ou plutôt, bienvenue dans un cauchemar.

Maître incontesté du fantastique belge, Jean Ray nous a offert avec Malpertuis l’une des histoires les plus étranges que j’ai eu la chance de lire dans ma vie.

Malpertuis est bien plus qu’un roman : c’est un labyrinthe cauchemardesque où le réel et le surnaturel s’entrelacent pour tisser une toile obscure d’angoisse et de malveillance. Comme dans un très mauvais rêve, le bon sens laisse place à l’inusité du non sens. On s’y sent très souvent perdu, et c’est fort probablement voulu !

L’histoire se déroule dans une vieille demeure mystérieuse du nom de Malpertuis, où des forces occultes anciennes sont tapies dans chaque recoin, bien à l’abri de la lumière. Avec une plume à la fois poétique, macabre et complexe, Jean Ray pousse alors un à un ses personnages à la folie en les forçant à cohabiter dans cette maison oppressante et hypnotique.

Une lecture incontournable pour toutes personnes amatrices de récits gothiques et de mystères surnaturels. Osez franchir les portes de Malpertuis, mais sachez que vous n’en ressortirez pas particulièrement sain(e) d’esprit.

Pour l’anecdote : Remises de l’avant par les Éditions Marabout dans les années 1960 grâce à Henri Vernes, auteur des Bob Morane, les œuvres de Jean Ray sont des incontournables du genre horreur-fantastique en français.

Pour en apprendre davantage sur l’auteur et ses romans, visionnez ici l’excellente entrevue avec Jean-Baptiste Baronian réalisée par les Éditions Chloé des Lys et venez visiter cet été l’exposition « BOB MORANE, LES ÉDITIONS MARABOUT ET LE QUÉBEC » au Musée Louis-Hémon !

Samuel Dupras, responsable de l’action culturelle au Musée Louis-Hémon

Dès le moment où on s’intéresse un peu à l’Histoire, on peut difficilement s’empêcher de se poser la question suivante : « Et si…? »

Et si Julius César avait survécu à sa tentative d’assassinat ? Et si Christophe Colomb avait navigué vers l’est pour se rendre en Inde ? Et si Marie Curie avait décidé de devenir écrivaine plutôt que de s’intéresser à la chimie et à la physique ?

Et si, en 19 352 , on réussissait à inventer un procédé pour retourner dans le temps et visiter les moments clés de notre Histoire. Et si, depuis, les femmes et les hommes du futurs veillaient, à notre insu, au parfait déroulement des évènements de cette Histoire ?

Voilà les possibilités explorées par l’auteur Poul Anderson dans La Patrouille du temps qui offre une série de récits bien ficelés où le personnage de Mance Everard tente d’empêcher l’émergence d’uchronies avant même qu’elles ne soient réalisées.

Un grand classique de la science-fiction et une autre merveille publiée chez Marabout en 1965 à découvrir cet été avec l’exposition « BOB MORANE, LES ÉDITIONS MARABOUT ET LE QUÉBEC ».

Samuel Dupras, responsable de l’action culturelle au Musée Louis-Hémon